Réunion de crise Covid-19 à l’AEFE : lundi 16 mars

Une réunion de crise s’est tenue en visioconférence le lundi 16 mars avec les organisations syndicales, le secrétaire du CHSCT et la Direction de l’AEFE. Pour l’Agence, étaient présents le Directeur, le Directeur adjoint, le Secrétaire général, le Secrétaire général adjoint, et le DRH. Vous trouverez ci-dessous les interventions de la FSU. C’est à notre demande que le secrétaire (FSU) du CHS-CT participait également à cette réunion. Nous précisons que cette réunion s’est tenue quelques heures avant les nouvelles annonces présidentielles, mais que l’Agence nous a confirmé tenir compte des nouvelles données.

En préambule, la FSU est intervenue pour dire que le courrier du Directeur envoyé aux collègues était choquant. En effet, il mélange la situation actuelle (COVID 19) et l’utilisation des réseaux sociaux. Si la première partie et les remerciements aux collègues dans la période nous parait nécessaire, l’association avec la mise en garde sur l’utilisation des réseaux sociaux dans le contexte actuel, nous parait choquante. Le Directeur a répondu que sa seule préoccupation était qu’il n’y ait pas de dérapage dû à cette utilisation, pendant la période.  

 Concernant le réseau et la centrale :

La FSU et le secrétaire du CHSCT sont intervenus pour rappeler que la mise en place du télétravail imposé pour une majorité des collègues sera source d’inquiétude, d’isolement et éventuellement de dégradations des conditions de travail. La situation sanitaire étant déjà anxiogène, d’autres facteurs vont se rajouter : isolement, utilisation de nouveaux outils numériques, pressions éventuelles, horaires et amplitude horaire de travail non définis et modifiés etc. Les agents doivent être accompagné-es et une période d’adaptation devra être acceptée de tout le monde.

Pour pallier l’absence de possibilité de tenir un CHSCT exceptionnel ou les CHSCT locaux en ces temps de crise mondiale et maintenir un semblant de communication entre tous-tes les acteurs et actrices, il a été demandé et acté que le secrétaire (FSU) sera mis systématiquement dans la boucle des informations concernant l’évolution de la situation et qu’il participera aux réunions prévues entre la direction et les organisations syndicales. Localement, nous invitons nos responsables à faire la même demande auprès de leur direction. Les personnels doivent être associées aux décisions et doivent pouvoir faire remonter les problèmes de conditions de travail à leur direction : le télétravail et l’usage de nouveaux outils numériques ne s’improvisent pas du jour au lendemain !

Par ailleurs, suite à notre demande, le directeur est d’accord pour envoyer aux établissements et aux agents des recommandations concernant la situation du télétravail des agents dont les établissements sont fermés. L’idée est de mettre en avant des points d’alerte et de vigilance pour prévenir notamment les risques psychosociaux lors de la mise en place de ces nouvelles et soudaines modalités de travail imposées par la situation. Les membres du CHSCT central doivent lui remonter des propositions très rapidement.

Concernant la Centrale de l’AEFE :

L’Agence précise l’organisation du Plan de Continuité d’Activité (PCA). Les agents sont confinés à domicile, la mesure s’applique immédiatement pour les personnels vulnérables, qui se sont signalés au BRH. On recense à ce jour une vingtaine de personnes. Le télétravail a été mis en œuvre pour le maximum d’agents possible. Les fonctions dites essentielles sont maintenues pour le bon fonctionnement, elles sont définies clairement. Pour les personnels qui ne peuvent pas travailler à distance, une rotation sur site est organisée pour limiter les contacts et donc les risques. Un système de navette sera mis en place pour aller chercher chez eux les personnels exerçant des fonctions essentielles, ce qui évitera la prise des transports en commun. Sur ce point la FSU intervient sur l’exposition du/des chauffeurs de la navette, qui nous pose problème. Selon l’Agence, des mesures spécifiques seront prises et la navette désinfectée. Parmi les fonctions essentielles, sont identifiées la DRH, l’aide à la scolarité, le BRH (notamment concernant la paye du siège). La DAF peut travailler à distance, le logiciel le permettant et ne nécessitant pas de matériel spécifique. Concernant la paye (Centrale et réseau), elle sera opérée en mode « dégradé » à partir du mois d’avril, c’est-à-dire équivalent à la paye du mois précédent sans les compléments exceptionnels. Les primes et autres rémunérations exceptionnelles seront donc versées ultérieurement (HSE, IMP..) quand la situation sera revenue à la normale. Pour la Centrale, seront suivis l’aide sociale, l’ARE et le recrutement pour la rentrée de septembre (en visioconférence).

Un point quotidien sera fait avec l’ensemble des chef-fes de service par la direction. L’organisation se fait autour des missions essentielles de l’Agence. A Nantes (pour les personnels du réseau), la Gestion administrative fonctionnera, mais en mode allégé. Idem pour le bureau du recrutement (recrutement actuel des personnels, dont résidents). La mise en œuvre de la paye d’avril est en cours. Comme pour la centrale, elle est en mode « dégradé » et ne tient pas compte des accessoires.

Concernant les personnels absents, en autorisation spéciale. Ils continuent, dans la mesure du possible, d’apporter de l’aide aux personnels présents ou qui disposent d’outil de travail à distance. La FSU interroge sur la mise à disposition exceptionnelles de ces outils (itineo) pour les agents de Centrale : l’Agence a-t-elle fait une demande exceptionnelle ? La réponse est oui, ainsi que pour des token, permettant l’accès au courrier. Malheureusement, la direction a peu d’espoir de récupérer beaucoup de postes (ils tablent au maximum sur quelques unités seulement, ce qui sera bien insuffisant).

Les chef-fes de service doivent faire un point quotidien avec leurs collègues sur leur santé, leur moral et leur travail/mission. Le moyen de communication n’est pas imposé (Whatsapp, Skype…). La FSU et le secrétaire du CHSCT insistent sur l’importance du maintien de ce lien entre les agents afin d’éviter un isolement anxiogène.

A noter que le directeur précise que, en fonction des annonces présidentielles, l’Agence va surement devoir passer en PCA dégradée très prochainement ce qui ralentira encore plus le fonctionnement. Bien évidemment, tous les groupes de travail en cours et les instances sont suspendus.

Concernant le réseau :

L’Agence précise que pour les frais annexes (ex cantine et transport), ne sera facturé que le consommé. Aucune remise de frais de scolarité n’est appliquée par contre, la poursuite de l’enseignement étant assurée à distance.

Concernant la présence des personnels détachés, l’Agence précise le statutaire, c’est-à-dire que les détachés, même travaillant à distance, sont censés se trouver dans leur pays d’affectation. Toute sortie du territoire doit être validée par le chef d’établissement et le poste diplomatique. Pour l’instant, 70 pays restreignent les vols avec la France, où la situation est également très complexe. La FSU intervient pour signaler que des personnels peuvent être en situation fragile, ou inquiets par rapport à leur situation de santé spécifique. Le Directeur précise que ces informations peuvent être remontées à la Direction, pour éventuelle intervention auprès du poste diplomatique ou consulaire, ou de la Direction des Français de l’étranger. Les situations et demandes seront traitées au cas par cas.

La FSU intervient ensuite sur des situations spécifiques (une suite écrite sera donnée, en lien avec les questions qui nous sont remontées, notamment pour les situations d’Argentine, Chili, Sénégal, Uruguay, Espagne, Roumanie, Grèce, Congo Pointe Noire, Honduras, Suisse) :

  •        Les formulaire d’autorisation spéciale d’absence (ASA). Nos informations indiquent que des établissements ne les ont pas encore fournis aux collègues. Nous demandons à l’Agence de rappeler que ce sont les seuls formulaires officiels et qu’un formulaire de demande de télétravail n’a pas lieu d’être. L’Agence le confirme et interviendra. Par ailleurs, à partir de maintenant, et sauf cas particulier, des ASA collectives seront fournies. NB: le formulaire de l’Agence indique bien « autorisation exceptionnelle d’absence ».
  •       Les injonctions à se présenter dans les établissements. là encore de nombreuses remontées et l’Agence s’est engagée à intervenir. Nous revenons également sur les situations où les personnels de vie scolaire sont appelés à faire du secrétariat. Nous insistons sur le fait que tout zèle dans ce type d’organisation est totalement irresponsable et peut mettre des personnels (ainsi que leurs proches) en danger. L’Agence en convient.
  •      Nous intervenons également sur les demandes «déplacées» qui consistent, dès maintenant, à demander aux personnels un bilan du travail effectué à distance. Là encore, la situation sera suivie.
  •      Concernant le calendrier scolaire, nous avons dénoncé les initiatives individuelles dont nous avons connaissance, de déplacer les vacances scolaires, pour les mettre maintenant, alors que les collègues sont en télétravail. Ceci est tout à fait inadmissible et de toute façon, non réglementaire !L ‘Agence a confirmé qu’il n’était pas possible de faire cela et interviendra, sur la base de nos remarques.
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