Mardi 21 avril
Présents : M. François DECOSTER (Directeur de Cabinet de JB Lemoyne, SE du MEAE), Mme Laurence AUER (DGM elle préside le CA par interim depuis l’an dernier), M. Augustin FAVEREAU (Conseiller diplomatie culturelle, francophonie)
Pour le SNUipp-FSU HDF : Christine Bernigaud, Clémence Chaudin, Bruno Ribard
M. Decoster présente l’objet de cette réunion : Il s’agit d’entendre les personnels sur la situation afin de mettre au point des réponses appropriées. Un second groupe de travail avec les parlementaires sur l’EFE aura lieu ce soir (21 avril) au ministère.
Il souhaite aborder 3 axes : l’accompagnement financier des familles, l’avenir des établissements et le soutien qui peut leur être apporté en fonction des types d’établissements et la situation des personnels.
Problème des retours/rapatriements :
M. Decoster explique que l’ensemble du réseau diplomatique (réseau consulaire, centre de crise) est mobilisé comme l’a montré l’énorme travail pour assurer le retour des français qui se trouvaient à l’étranger en séjour de courte durée. L’ensemble des services travaille sur la construction de plans pour assurer la sécurité. Ces plans visent à accompagner les communautés françaises durant cette crise sanitaire par tous les moyens disponibles : télémédecine, évacuation sanitaire … Une communication doit avoir lieu sur place de la part du chef de poste. Il rappelle que les évacuations qui ont déjà eu lieu se sont déroulées dans le bon ordre.
Le SNUipp rappelle qu’il est le syndicat majoritaire dans le réseau d’enseignement français de l’étranger pour les personnels d’enseignement du 1er degré. Il est représenté dans plus de 100 pays dans le monde. Il explique qu’il a effectué des visioconférences avec 60 correspondants – pays et que l’inquiétude est très grande dans plusieurs pays où la situation sanitaire est précaire et où la situation sociale peut devenir problématique. Il rappelle que parfois la population n’a plus les moyens de subvenir à ses besoins et où les occidentaux sont parfois pris pour cible comme introducteurs du virus. Les personnels se retrouvent isolés et peu ou pas d’informations ne leur parvient du poste diplomatique.
Beaucoup de personnels des établissements français, fonctionnaires et employés en contrat local, nous font part de leur grande inquiétude face à la situation. Ils se trouvent dans des pays avec une situation sanitaire délicate. Situation sociale difficile dans de nombreux pays où d’ailleurs certaines grandes entreprises ont rapatrié leur personnel.
C’est le cas en Angola, en Indonésie, au Honduras et dans beaucoup d’autres pays où les personnels craignent pour leur sécurité et leur santé. Ils respectent les consignes de rester dans leur pays de résidence mais ils aimeraient une visibilité.
M. Decoster répond que c’est l’objectif. Qu’il faut répondre à ce besoin de communication. Les postes diplomatiques travaillent à l’identification des ressources locales, au recensement des compatriotes présents. Nous demandons aux ambassadeurs de communiquer pour que les compatriotes aient une visibilité. Si cela n’est pas le cas, M. Decoster précise que le SNuipp peut revenir vers lui pour signaler les difficultés ou les problèmes.
Une liste de 60 pays à risques a été établie. Cette liste peut-elle être communiquée au SNUipp ?
Une communication particulière aura lieu sur ces pays. Une grille d’analyse a été mise au point basée sur plusieurs critères afin d’établir cette liste qui est évolutive mais que les pays cités par le SNUipp se trouvent dans cette liste. On est là pour partager les informations du terrain.
Problème des frontières :
Le SNUipp HDF demande si les collègues en poste à l’étranger seront autorisés à rentrer pour les vacances d’été et si le mouvement des néo-recrutés pourra s’effectuer.
M. Decoster répond que la situation comparable à celle des agents du MEAE. A ce stade, les mouvements sont prévus pendant l’été. Mais on est le 21 avril, les situations peuvent évoluer…
Le SNUipp explique que certains établissements savent déjà qu’ils ne reprendront pas à la rentrée et demande s’il serait possible d’autoriser les personnels de ces établissements à quitter le territoire pour poursuivre la continuité pédagogique à distance comme cela se fait pour ceux dits “à risques”.
Il prend note. Mais les situations évoluent très vite.
Le SNUipp demande ce qu’il en est des futurs bacheliers qui devront intégrer un établissement du supérieur en France.
Même réponse
Aides aux établissements conventionnés et EGD
Le SNUipp craint que certains établissements se retrouvent dans des situations financières très compliquées. Il estime que si aide de l’état il y a, la priorité doit être donnée aux EGD et aux établissements conventionnés qui représentent le Service Public d’éducation à l’étranger. Comme les entreprises en France, ces établissements doivent être aidés.
M. Decoster répond qu’un budget est à l’étude pour un plan de soutien. Il reconnaît que selon la géographie et les situations sanitaires, certains établissements seront en danger de survie. Un dispositif sera mis en place en fonction de leur trésorerie. Des investissements devront être fait pour fidéliser les familles et pour gérer la sortie de crise (gestes barrière). Dans le plan global de soutien à l’EFE, il faut un niveau vers les établissements. Il ajoute que certains établissements ont commencé à faire des démarches.L’aide aux établissements partenaires serait d’un tout autre ordre.(?)
Aides aux familles
Le SNuipp a bien pris note de la Modification des modalités d’octroi des bourses pour les familles françaises en grande difficulté suite à des pertes de revenus pour le premier trimestre 2020. Plutôt positif mais s’étonne que le budget du programme 151 n’ait pas été augmenté. Comment ces décisions pourront-elles être appliquées avec une enveloppe identique à celle de l’an passé ?
M. Decoster répond que des solutions budgétaires sont en discussion au niveau interministériel. Le ministère est très mobilisé pour faire en sorte de réviser les quotités et avoir une approche différenciée sur le 3ème trimestre. Il n’y aura pas d’annonce à ce stade pour ne pas donner de faux espoirs aux familles mais c’est le sens du travail mené.
M. Decoster souhaite connaître la position du SNUipp sur les aides possibles à apporter aux familles d’autres nationalités.
Les retours du terrain nous apprennent que des exonérations ont déjà été décidées dans certains établissements : baisse de 20% pour tous les élèves ou baisse de 40% pour les élèves scolarisés en maternelle. Pour le SNUipp-HDF, les exonérations unilatérales ne sont pas forcément la panacée. Le cas par cas serait plus approprié. Les réductions en fonction de tel ou tel cycle, même si on peut en comprendre les raisons, ne nous semblent pas être une bonne solution notamment pour la maternelle sous prétexte que le suivi pédagogique est jugé comme insuffisant par certaines familles alors que les collègues effectuent leur travail avec professionnalisme et toute les difficultés liées à la tranche d’âge. Les caisses de solidarité parfois mises en place et fonctionnant sur les mêmes principes que le système des bourses françaises semble une solution à encourager.
M. Decoster reconnaît que la maternelle revient souvent dans les échanges. Elle est un élément important de l’offre scolaire dès le plus jeune âge, cela a amené les familles à faire confiance au réseau. Sur la reprise priorisée sur le cycle 1, il ajoute qu’il est conscient des difficultés liées à l’adoption des gestes barrières par ces jeunes enfants mais fait confiance à l’ingéniosité des enseignants. La stratégie adoptée par M. Blanquer vise les classes charnières.
Le SNUipp rappelle que les situations sont totalement différentes suivant les établissements et les moyens disponibles pour encadrer ces élèves. Les conditions sanitaires sont essentielles pour permettre le retour au présentiel.
Le SNUipp HDF demande si l’objectif fixé par le Président de la République du doublement du nombre d’élèves scolarisés dans les établissements de l’EFE est remis en cause par la crise sanitaire.
M. Decoster
répond que la priorité est de maintenir le réseau dans le court terme.
L’ambition est de sauver le réseau. Cet objectif du doublement est pour
l’instant repoussé, l’urgence est d’accompagner le réseau pour qu’il résiste
Pour finir, nous rappelons l’urgence concernant les personnels exerçant dans des pays à risques et les décisions à prendre avant que les premiers cas graves n’apparaissent dans cette communauté.
En bref, le SNUipp retient les points suivants de cet entretien :
- La cellule de crise étudie le plan de rapatriement des membres de la communauté française (critère sanitaire, sécuritaires, cf liste de pays non communiquée).
- Discussion inter ministérielle pour une aide financière apportée aux établissements en gestion directe et conventionnés en difficulté.
- L’augmentation de l’enveloppe des bourses (programme 151) est en discussion avec la direction du budget pour les familles françaises qui n’étaient pas boursières jusqu’à présent.
- La consigne a été donné aux ambassadeurs de communiquer en direction de la communauté française pour plus de visibilité.
- L’objectif du doublement du nombre d’élèves n’est plus d’actualité avec la crise vécue par les établissements. L’objectif prioritaire étant de sauver le réseau.