CCP de la MLF du 4 février 2021

Présents :

  • Mission Laïque Française : M. Rebaud, M. Bur, M. Esnault, Mme Collado, Mme Itchah, Mme Regnard
  • SNUipp-FSU: Alessandra Diakhate, Clémence Chaudin
  • SNES-FSU: Jérôme Nassoy, Sébastien Ville

1.      Approbation du procès-verbal de la réunion de la CCP du 19 novembre 2020

Les organisations syndicales n’ont pas d’observations sur le PV de la réunion du 19 novembre.

Le directeur adjoint présente la sélection des candidats pour cette année.

Les candidatures ont été présélectionnées par les chefs d’établissements, la MLF voulait en effet être au plus près des souhaits du terrain. Les chefs d’établissements se sont chargés de l’instruction des dossiers avec le siège de la MLF en appui.

La campagne de recrutement a été avancée d’un mois, c’est la première fois qu’elle a lieu si tôt. 

Le contexte est très concurrentiel avec une cinquantaine d’homologations cette année, on peut parler de libéralisation du réseau. Il fallait donc anticiper pour ne pas arriver trop tard. Notamment dans le réseau marocain, il y a une saturation de l’offre, pour la première fois il a été difficile de remplir les classes de maternelle. 

Cela a une incidence sur la réalité du marché de l’emploi à l’étranger. En même temps, il n’y a pas beaucoup plus de candidats qui se pressent au portillon. Il constate des difficultés dans le recrutement, d’où la volonté d’associer les chefs d’établissement. 

A l’issue de cette commission le panier de candidatures  présélectionnées sera envoyé aux chefs d’établissements. 

Les candidats retenus seront prévenus par mail. Ils pourront à ce moment confirmer ou pas le maintien de leur candidature. Si c’est le cas, les entretiens auront bien lieu. 

A leur initiative, certains chefs d’établissements ont déjà procédé à des entretiens avec les candidats pour affiner leur choix.

Certains chefs d’établissements ont parfois travaillé en commission (c’est le cas pour l’OSUI au Maroc) pour ne pas avoir les mêmes candidats sélectionnés dans trop de villes. 

Certains postes sont soumis à la conférence d’orientation stratégique. La carte des emplois sera étudiée dans ce cadre. Donc les difficultés budgétaires pourraient faire que certaines embauches n’aient pas lieu. 

Le directeur adjoint fait état de grosses difficultés budgétaires cette année, en particulier au Liban. Rares sont les établissements qui ont su sortir de cette crise actuelle. Il précise par ailleurs que la crise est encore bien présente. 

La FSU intervient pour indiquer que si il y a des changements cette année, certains posent problèmes. En premier lieu la date anticipée, ce qui semble en contradiction avec la commission stratégique qui aura lieu en mars et qui devra statuer sur le maintien de certains postes. La MLF doit rester fidèle à ses convictions. Pour rester attractive la MLF devrait offrir des conditions salariales et de protection des collègues. Elle s’interroge sur le  rôle du siège dans le processus de recrutement? 

Le directeur adjoint répond que les dossiers sont étudiés avant mais que la CCP est importante pour son travail de discussion en séance. L’objectif est de faire des ajustements et ça va se faire à cette CCP.

La FSU intervient au sujet du barème en expliquant qu’il est très difficile de travailler dans ces conditions. En effet, certains candidats ont déjà été entendus, d’autres non, cela dépend des lieux et des chefs d’établissements. Pour le barème, même chose. Il est pris en compte dans certains cas mais est loin d’être un élément stable du recrutement. Ce recrutement est donc loin d’être transparent.
Le Directeur adjoint précise en effet que le barème n’est plus un critère de sélection, c’est une aide technique mais son utilisation n’est pas une obligation.

La FSU s’interroge sur l’utilité des barèmes dans ces CCP alors que des entretiens ont déjà eu lieu. Elle souligne le fait que la procédure de recrutement n’est pas homogène et que cela pose problème à la fois pour les candidats et à la fois pour les organisations syndicales qui suivent les dossiers.

Le directeur adjoint précise que la MLF veut continuer le matching et le profilage et assure qu’une procédure homogène n’est pas tenable.

La FSU estime que d’avoir restreint le choix des candidats (short list) n’est pas un bon calcul. Certains candidats peuvent avoir postulé ailleurs et donc laisser les établissements sans candidats. La logique devrait être de sélectionner plus de candidats pour pallier les désistements et refus de candidats.

Le Directeur adjoint est d’accord pour rallonger les listes de candidats à mesure de 5 à 6 candidats par poste. Il propose ainsi de compléter le premier choix des chefs d’établissements. Il précise que cela servira également aux chefs d’établissements pour améliorer leur offre l’année prochaine.
La FSU intervient de nouveau pour pointer le fait que cette façon de travailler n’est pas acceptable. Sans utilisation du barème pour compléter les listes, sans avoir connaissance des critères utilisés par les chefs d’établissement pour chaque poste, comment être juste?
Le Directeur adjoint reste sur sa position en précisant qu’il ne s’agit pas d’un recrutement mécanique et que rien ne remplace les échanges humains.

La FSU ajoute alors qu’il est difficile de connaître la vie de tous les candidats et que le barème reste le seul moyen de rester juste et d’appliquer des critères concrets.

2.     Etude des candidatures aux postes vacants ou susceptibles de l’être à la rentrée 2021 dans les réseaux écoles d’entreprise, MLF et OSUI 

Les organisations syndicales rappellent une nouvelle fois qu’il est difficile de proposer l’ajout de candidats car les critères de sélection ne sont pas transparents et les choix de candidats présélectionnés par les chefs d’établissements ne sont pas accompagnés des raisons de ces choix.

La FSU réagit de nouveau: si les choses sont faites en amont et que nous n’avons pas accès aux critères de choix, à quoi sert cette CCP?

La responsable adjointe du pôle RH est très claire: il faut oublier le barème, sortir du schéma auquel on est habitué. C’est une analyse des candidatures faite par les chefs d’établissements. 

La FSU donne lecture de sa liminaire 

Réponse de M. Rebaud, Directeur Général

C’est vrai que cette réponse est arrivée la veille de la CCP.S’il a eu besoin de temps pour répondre, c’est parce qu’il vient de prendre ses fonctions, et ce, dans une période particulièrement compliquée, il y a beaucoup de choses à comprendre et à régler. Comme évoqué dans sa réponse, il attendait également l’arbitrage budgétaire.

Il souhaite préciser que la raison principale du non renouvellement des contrats des collègues est budgétaire. Il y a eu 10 non-renouvellements cette année, contre 4 l’année précédente, dont 6 à Bahreïn, où la situation financière est très difficile. Il s’agit de 9 cas et non 10, car un cas concernait un départ en retraite, sur 535 détachés.

Le déficit est très important à la MLF, il y a une diminution des effectifs et donc de ressources. Il ne faut  pas chercher d’autres raisons. 

Le modèle des établissements est basé sur l’autofinancement, ce sont les droits de scolarité qui leur permettent de fonctionner, sans ces ressources il n’y a pas d’équilibre et donc pas de maintien des postes.
Le directeur se dit ouvert au dialogue, mais pas à un dialogue de sourds, il faut comprendre les contraintes de la MLF, qui sont essentiellement financières. Il précise que pour Bahreïn et le Maroc il n’y a pas d’appui de l’État car ce ne sont pas des établissements liés à l’AEFE.

Il remercie les parlementaires qui ont octroyé des aides aux familles nationales, et ce pour la première fois, 

Le déficit général 2020-2021, approuvé lors de la dernière AG de janvier, fait état d’une situation financière très grave. Surtout qu’il n’y a pas de vision sur la fin de la crise sanitaire. Ce réseau vit grâce aux enseignants, il le sait. Ce ne sont pas des paravents.

Le Directeur se dit convaincu qu’il est important que les enseignants restent longtemps, notamment en raison de leur maîtrise de la langue du pays et de leur connaissance du terrain. Il n’est pas favorable à un turn over trop important mais ne veut pas d’une carte des emplois figée. Il est favorable au maintien des enseignants “motivés et d’une grande qualité”.

Il se dit tout à fait disposé à d’autres entretiens hors CCP. 

La FSU prend note. Le SNUipp remercie pour la réponse du directeur.

Questions diverses de la FSU

  1. Vaccination des personnels à l’étranger

La MLF peut-elle nous faire un point sur les dispositifs de vaccination contre la COVID prévus pour les personnels dans son réseau (EPR, OSUI, écoles d’entreprise) ?

Le Directeur répond que, pour l’instant, ce sont les autorités sanitaires locales des pays d’accueil qui organisent cette vaccination. Il précise avoir échangé sur le sujet avec le directeur de l’AEFE et qu’il n’y a aucune instruction particulière du MENJS sur cette procédure pour le corps enseignant en France. 

La FSU demande ce qui est prévu si une obligation à la vaccination s’instaure dans le pays pour tous les personnels, ou les habitants ou les établissements. 

Le directeur répond que la question a été posée au MENJS.

La FSU déclare que le sujet mérite d’être traité par le MEAE et les postes diplomatiques. En effet au moins trois cas pourraient se poser : des collègues qui souhaitent se faire vacciner (mais impossibilité dans le pays), des vaccins disponibles dans le pays mais ne correspondant pas aux normes européennes, la problématique des collègues affiliés à la sécurité sociale française alors que la procédure sur place pour les vaccins veut qu’ils soient recensés par les autorités du pays, c’est le cas de l’Espagne. 

M.Rebaud affirme que, bien sûr, le MEAE a été alerté et qu’il est décidé de se baser sur les règles locales. 

2. Lycée français international Alphonse Daudet, Casablanca

Les enseignants du Lycée français international Alphonse Daudet ont reçu une annonce de visite de classe par le chef d’établissement via google agenda pendant les vacances de Noël. L’annonce impersonnelle sans aucune précision quant aux modalités des visites a été un choc pour nombre de collègues. Cette décision de la direction de visiter tous les enseignants crée de réelles tensions chez les personnels et distend la relation entre ces derniers et la direction.

Quel est l’objectif de ces visites ? L’accord des collègues est-il sollicité ? La Mlf peut-elle rappeler le droit à la déconnexion et recommander à la direction de l’établissement un mode de communication laissant davantage de place aux relations humaines ?

La chargée de mission second degré affirme que la MLF encourage les visites des chefs d’établissement dans les classes, et ce afin de savoir comment travaillent les collègues.

Elle précise que la nouvelle proviseure, lors de sa prise de fonction, a pris soin d’informer les collègues de sa façon de travailler, les visites faisaient partie des pratiques qu’elle avait annoncées. Les collègues n’ont donc pas été surpris quand ils ont reçu le mail. Ces visites ont commencé et à ce jour, il n’y a pas eu de problèmes Il ne s’agit pas d’inspections mais de voir ce qu’il s’y passe. C’est une démarche pour établir un diagnostic et se mettre dans les pas de son prédécesseur.

La FSU répond qu’il s’agit d’une vision irénique de la situation, le simple fait d’avoir été saisi indique qu’il y a un problème de communication. Ce problème a donc existé. Il y a aussi d’autres moyens pour savoir ce qui se passe dans une classe. Il est important en tout cas de mettre l’accent sur le droit à la déconnexion.

La chargée de mission second degré répond que l’environnement de travail est très bon et l’établissement en expansion. Il n’y a pas de problèmes à soulever, tout va bien ! En ce qui concerne le droit à la déconnexion, elle affirme que la proviseure n’a jamais demandé une réponse immédiate.

Le Directeur se dit attentif au dialogue entre les chefs d’établissements et le corps enseignant, en cas de problème majeur il essaye d’intervenir. Il se dit attentif à recréer un dialogue.

En ce qui concerne le  droit à la déconnection, il est le premier à devoir faire preuve d’autodiscipline…

  1. Lycée français de Bahreïn

Un personnel a dû partir en France pour assister son père en fin de vie à l’hôpital. L’administration lui a retiré le tiers de son salaire sans lui avoir proposé un échéancier, ce qui le plonge, ainsi que sa famille, dans une situation financière extrêmement difficile, d’autant que des frais importants ont dû être engagés pour le voyage et les obsèques. La Mlf cautionne-t-elle ce retrait de salaire sans proposition d’échéancier? Peut-elle inviter l’établissement à reconsidérer sa décision et à proposer un échéancier ?

La réponse sera apportée par le SNES-HDF à la collègue concernée.

Question hors CCP

En marge de la CCP, la FSU souhaiterait aborder le point suivant.

Un nouveau protocole d’entente entre la Mlf et l’AEFE a été évoqué lors du Conseil d’Administration de l’AEFE du 24 novembre dernier. Pouvez-vous nous faire un point de situation ? 

Le Directeur précise que le protocole d’entente signé en 2018 est valide jusqu’au 31 août 2021, il n’y a pas d’urgence. Un calendrier de travail est prévu. “Accord cadre” est le terme qui a été choisi car plus approprié. Les premières rencontres ont permis d’avancer sur les questions financières et la formation des personnels. Ce deuxième point représente un grand chantier avec les IRF dont la création est prévue pour le 1er janvier 2022, avec le forum pédagogique de la MLF, avec les masters MEEF en France et avec la certification pour enseigner à l’étranger(CAPEFE). Il s’agit de respecter les prérogatives et les spécificités de chacun. Avant de mettre en place l’accord cadre avec l’AEFE, il faut revoir les conventions avec le MEAE et le MENJS. La première n’est pas tacitement reconductible, donc il faut finaliser le texte qui est actuellement à l’étude avec la  direction générale de la mondialisation. Par contre, la convention avec le MENJS se renouvelle de façon tacite. 

Prochaine CCP le 20 mai 14h30

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