Cette année encore, les participant·es HDF était bien là : les « abonné·es » d’Espagne et des ex-HDF, fidèles, parce que l’Université d’Automne de la FSU-SNUipp, si on y goûte, on y revient !
Voici donc quelques miettes choisies de ces trois jours (sans revenir sur les repas et les rencontres à table, les goûters et les madeleines chaudes, les apéros et le punch du SNUipp66, la plage et quelques baignades, les échanges et tant de bons moments,… ).
Le programme est chargé, les conférences sont nombreuses, forcément inégales (d’où quelques déceptions relatives), mais les quatre « grandes » en plénières ont été enthousiasmantes :
- Celle de Stéphane Bonnery sur la professionnalité enseignante indispensable pour démocratiser la réussite scolaire, l’exigence de porter une culture cultivée, et ce leitmotiv : L’école ne peut pas tout, mais elle ne peut pas rien. →vidéo
- Celle de Boualem et Stéph (oui, ParentsProfs Le Mag), d’abord pour rire mais pas que, sur leur travail et les collaborations, sur les réseaux sociaux et la Team 1er degré toujours là pour réagir et diffuser, sur les décalages qui font du bien (même si notre président ou notre ministre peuvent, dans leurs annonces, être plus décalés que Boualem et Steph !)→vidéo
- Celle de Samah Karaki, neuroscientifique qui recadre les neurosciences et leurs impostures, sur l’intelligence et la fiction du talent, sur l’évaluation (et jugement) du processus et non de la personne, sur l’empathie qui se construit avec le partage d’expériences, … et donc qu’il faut apprendre pour apprendre, non pour réussir. →vidéo
- Et en guise de bouquet final, celle d’Edwige Chirouter, grande témoin de cette UDA, qui a enflammé la salle avec la philosophie (qui doit être folâtre selon Montaigne ;-), sur une école qui résiste et qui prouve qu’elle existe, sur la dimension politique de notre métier, avec cet autre beau leitmotiv, loin de l’aliénation de l’accélération : l’école comme oasis de pensée. →vidéo
Quelques miettes supplémentaires notées au cours des conférences, en vrac :
- Dire qu’il faut « revenir » sur les fondamentaux est insultant.
- Cette année, j’ai plus travaillé pour le ministre que pour mes élèves !
- Il faut cesser d’appeler formation ce qui n’est que de l’information ou de la sensibilisation. La formation demande du temps. Les injonctions ne servent à rien.
- La conception universelle des apprentissages (principe d’accessibilité), c’est comme installer une rampe que tout le monde peut emprunter plutôt qu’un escalier.
- Le concept se construit avec le langage : il faut attendre la construction/élaboration du concept avant d’introduire son étiquette.
- Cerveau : il n’y a pas un hémisphère droit créatif et un gauche pragmatique.
- L’égalité des conditions (des chances) est une fiction.
- Ne pas évaluer la personne, évaluer le processus, même au quotidien. (« C’est gentil/méchant ce que tu as fait. » plutôt que « Tu es gentil·le/méchant·e. »)
- Les bandes dessinées sont des œuvres littéraires comme les autres.
- La littérature, c’est un divertissement et un éclaircissement du réel, qui permet d’incarner des questions philosophiques pour lesquelles il faut prendre de la distance par rapport à l’affectif, le vécu, l’intimité.
Bref, l’UDA est une oasis, belle et essentielle. On ne peut que vous inviter à y participer.
N.B. Voir aussi :
- Retour sur la 22ème UdA, avec les vidéos des plénières (sur snuipp.fr)
- Le numéro spécial de Fenêtre sur cours