Compte-rendu de la commission consultative paritaire de la Mission laïque française – 19 novembre 2025

Déclaration liminaire de la FSU
L’annonce de la cession du réseau espagnol lors du CA de la MLF le 16 octobre, a retenti comme un coup de tonnerre, sur la forme comme sur le fond. Une décision aussi brutale, communiquée aux personnels par simple courrier, sans aucune information préalable à quiconque, témoigne d’une opacité indigne de l’ADN de la MLF. Une telle méthode place l’association au niveau des pires investisseurs privés. Nous déplorons que ni les organisations syndicales, ni les représentant·es du personnel, ni même le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères (MEAE) n’aient été informés.
Si des arguments financiers sont invoqués, il est important de souligner que la MLF est bien perfusée d’argent public, notamment grâce à l’accord-cadre avec l’AEFE et aux subventions, certes non fléchées sur le réseau espagnol, représentant 14 millions d’euros par an depuis 2021.
Face aux difficultés financières réelles et anciennes, un plan de redressement a été lancé. Lors de la CCP du 27 mars, la MLF indiquait d’ailleurs que ce plan commençait à porter ses fruits, et que certains établissements se portaient mieux, citant notamment Villanueva et Alicante.
Dans ce contexte, nous nous interrogeons : Où est passé l’esprit de réseau de la MLF ? Quelle logique y a-t-il à envisager l’abandon d’un pan entier d’un réseau historique, au lieu de conserver une péréquation financière horizontale et solidaire entre les établissements ?
Au nom de l’ensemble des personnels, nous demandons solennellement l’abandon immédiat de ce projet de cession.
Compte-rendu FSU
Point sur le réseau espagnol de la MLF
Suite à l’annonce de la cession du réseau espagnol lors du CA de la MLF du 16 octobre 2025, le directeur a informé les personnels par simple courrier, sans aucune information préalable à quiconque et notamment pas aux représentants des personnels ni aux organisations syndicales !
Face à ce coup de tonnerre, la FSU – qui a été la seule organisation syndicale à siéger lors de cette commission- a demandé en amont l’ajout à l’ordre d’un point sur le réseau espagnol.
Le directeur de la MLF rappelle le statut de la MLF et les différents périmètres (MLF, MLF America, OSUI, MLCI, etc). L’Espagne fait partie de la MLF (Europe) et c’est au sein de ce seul périmètre que la fongibilité entre établissements est possible. Or, les établissements de cette zone sont soit en équilibre budgétaire, soit en déficit.
Le directeur de la MLF confirme les informations chiffrées de la FSU :
- déficit financier au sein du réseau Espagne : – 18 millions d’€ sur 10 ans
- déficit annuel : – 2,5 millions d’€
- hausse des frais de scolarité : + 19% en 2 ans
- perte d’effectifs élèves : 630 en 2 ans
Le directeur confirme également que la MLF perçoit de l’AEFE 14 millions d’€ par an, suite à l’accord-cadre signé en 2021 entre l’AEFE et la MLF. Il précise que cette somme représente 6 % du budget de la MLF qui s’auto-finance à hauteur de 94%.
Il conteste le versement de 20 millions d’€ à la MLF en 2022 (subventions publiques et diverses formes de soutien du MEAE et de l’AEFE).
La directrice adjointe présente un calendrier prévisionnel du processus de la cession du réseau MLF Espagne :
- 16/12/2025 : CA de la MLF : point d’étape
- 18/12/2025 : communication aux personnels, parents et institutions
- 19/02/2026 : CA et AG de la MLF: décision
- 23/02/2026 : communication aux personnels, parents et institutions
- 02/04/2026 : CA et AG de la MLF : finalisation du processus
- 07/04/2026 : communication aux personnels, parents et institutions
En réponse à la FSU sur le cas où il n’y aurait pas de repreneur, la directrice adjointe précise que la rentrée 2026 serait assurée, mais que la MLF “n’a pas de plan B” pour les années suivantes.
Dans le cas d’un repreneur, la directrice adjointe indique que l’une des conditions sera ce que la MLF appelle “la continuité sociale” : l’ensemble des personnels enseignants, administratifs et techniques, détachés ou de droit local, conserveront leur emploi avec maintien des anciennetés et conditions contractuelles. Elle précise que la loi espagnole prévoit une subrogation obligatoire d’une durée d’un an. Ainsi tous les personnels seront protégés jusqu’en juin 2026.
La FSU a également interrogé la MLF sur le sort des résident·es du “stock” : la question est actuellement en discussion avec le MEN.
Malgré ces annonces, la FSU demeure inquiète sur l’avenir du réseau MLF en Espagne dans la mesure où ces 9 établissements deviendront école partenaires et continuera de dénoncer le désengagement de la MLF vis-à-vis de son réseau historique.
Ouverture de la campagne de recrutement 2026
158 postes ont été publiés :
- 36 au 1er degré et 122 au 2nd degré.
- 100 postes en établissements en pleine responsabilité, 7 en écoles d’entreprise et 51 en écoles partenaires.
Non renouvellement de détachement à la rentrée 2026
27 collègues ont réintégré, dont 14 du fait du bornage de la durée des détachements et 1 renouvellement exceptionnel refusé.
La MLF a présenté 3 cas de non-renouvellements (2 dans le 1er degré et 1 dans le 2nd degré). Pour l’un d’entre eux, il s’agit d’un non-renouvellement.
La MLF a rappelé que la décision des renouvellements et des non-renouvellements appartenait aux chef.fes d’établissement et que le Directeur général ne faisait qu’acter la décision prise localement.
La FSU a dénoncé la confusion entre fin de mission et non-renouvellement de détachement dont la procédure est pour ainsi dire détournée.
Questions diverses
- Taxe de ré-entrée aux Etats-Unis pour les titulaires d’un visa H-1B
Un texte signé par le président Donald Trump impose, à compter du 21 septembre 2025, une taxe de 100 000 $ pour toute réentrée sur le territoire américain des néo-titulaires de ce visa. Ce coût est insupportable pour les personnels, et il conditionne leur capacité à exercer dans les établissements. La FSU demande combien de personnels sont concernés et si les établissements prévoient de prendre en charge ce coût.
D’après le directeur de la MLF, cette taxe ne concerne pas les établissements MLF America pour le moment. La FSU demande un complément d’informations qui sera adressé ultérieurement.
La MLF indique que le réseau MLF America, association américaine à but non lucratif créée pour la formation aux États-Unis, compte 32 établissements partenaires. Suite à nos questions, elle précise l’organisation avec 3 conseiller·es pédagogiques (2 détaché·es et 1 en contrat local) qui exercent en Amérique du Nord, ainsi que le financement avec appel à cotisation pour payer la formation entre 10 et 20 $ par élève.
- Etablissement français Blaise-Pascal de Lubumbashi (RDC)
La FSU a demandé à la MLF les mesures qui ont été prises afin de rétablir un fonctionnement serein et respectueux des textes.
La MLF a mené en octobre une mission et rencontré les représentant⋅es des personnels suite à plusieurs problèmes concernant le respect des droits des personnels et les enjeux de l’homologation de l’établissement. Elle signale que le lycée français de Lubumbashi est un établissement partenaire dans lequel le comité de gestion a fait le choix d’être renouvelé entièrement tous les 2 ans. Ce manque de stabilité du CDG lié à l’arrivée d’un nouveau chef d’établissement a été source de tensions. Aussi, à la suite de sa mission, la MLF a préconisé d’allonger le mandat des membres du CDG afin de permettre un tuilage entre les départs et arrivées des membres du CDG. Elle a renouvelé son soutien au chef d’établissement, en rappelant son rôle et ses prérogatives.
La FSU continuera à suivre la situation en lien avec les représentants des personnels sur place.