Lettre n°16 Avril 2020

Avril 2020

Édito : Les visios ne font pas la continuité pédagogique

Toujours confiné.e.s, en vacances pour certain.e.s, les injonctions concernant la continuité pédagogique se font de plus en plus exigeantes et pressantes.

Face à la peur de voir le nombre d’élèves baisser, la menace de fermetures de postes, la prévision des difficultés budgétaires et financières à venir,  tout est prétexte pour mettre sous pression les enseignant.e.s : visios, vidéos…

Où que vous soyiez, ne restez pas isolé.e.s, contactez-nous. Les problématiques rencontrées localement se retrouvent – malheureusement- ailleurs. De cette difficulté locale, nous devons ensemble la traduire et tenter de la résoudre par une revendication syndicale pour toutes et tous.

Coronavirus : Point d’information AEFE au 8  avril 2020

Une nouvelle réunion de crise en visioconférence a eu lieu ce mercredi 8 avril 2020. Celle-ci a permis à l’AEFE de communiquer les dernières informations aux organisations syndicales. Ces dernières ont également pu interroger l’Agence sur des points précis concernant la gestion de cette crise.

Visioconférence sections locales

Le temps du confinement a permis de généraliser cette pratique : les visios inter-sections. A part quelques problèmes techniques de connexion et le décalage horaire pour certain.e.s, le plaisir de se voir et de partager les problématiques locales est bien présent et réel. Une visioconférence a eu lieu le 7 avril. Elle a rassemblé une douzaine de représentant.e.s syndicaux du monde entier qui ont pu faire un point de la situation liée au covid-19 dans leur établissement ou pays. Le HDF prévoit d’en organiser une nouvelle la semaine prochaine. Durant cette période de confinement, c’est l’occasion de lutter contre l’isolement syndical.

Point de situation avec la MGEN-SEM

Comme promis dans notre dernière lettre, et déjà en ligne sur notre site, nous portons à votre connaissance le CR de notre entretien avec  le Directeur de la MGEN-SEM.

Point détachements et renouvellements de détachement

Le HDF reste attentif à la campagne de détachements qui est fortement ralentie. Le SNUipp national interrogera prochainement la DGRH du MENJ lors d’une réunion sur l’avancée de la campagne des renouvellements de détachement ainsi que sur les modalités et le calendrier concernant les détachements. Les questions au sujet des réintégrations « d’urgence » seront aussi à l’ordre du jour.  Nous vous tiendrons informés.

Un point sur les outils numériques

Résumé :

  • C’est à l’établissement de fournir des solutions conformes à une école, qu’il aura contractées, dont il est responsable et qu’il fournit à ses enseignants, notamment pour la communication.
  • Aucun·e enseignant·e ne devrait donc contracter un service, ni à ses frais, ni sous sa seule responsabilité.
  • Les moyens de communication privés (mail, téléphone) ne devraient être ni communiqués ni utilisés avec les parents.
  • L’utilisation de la visioconférence doit rester volontaire

Premièrement, le SNUipp rappelle ce qui n’apparaît nulle part :

– sauf exceptions, le matériel d’enseignement (ordinateurs, voire logiciels*) est fourni par les enseignant·e·s, sans prime d’équipement,

– les abonnements internets et téléphoniques sont à la charge des enseignant·e·s, sans indemnité forfaitaire,

– Les heures supplémentaires de travail et d’auto-formation nécessaires pour mettre en place et assurer un enseignement à distance qui n’était pas préparé ne sont pas comptabilisées.

Deuxièmement, les outils numériques et de communication :

Chacun·e utilise les outils* de son choix pour son travail personnel.

Il faut être vigilant·e sur les outils de communication avec les élèves (mail, site web, ENT, etc.).

C’est à l’établissement de fournir des solutions numériques conformes à un usage scolaire, qu’elles soient institutionnelles ou qu’il aura contractées (achat de licences). Aucun·e enseignant·e ne devrait contracter un service, ni à ses frais, ni sous sa seule responsabilité. De même, les élèves et leur famille ne devraient pas avoir à s’inscrire ou s’abonner à des services, c’est l’établissement qui doit s’en charger.

Nous rappelons qu’il faut être particulièrement vigilant avec toutes les plateformes, même (ou surtout) gratuites, quant au respect de la RGPD et de la propriété des documents déposés.

Le mail et le numéro de téléphone personnels ne devraient être ni communiqués ni utilisés avec les parents. Le mail doit être fourni par l’établissement (si on se crée son propre « mail pro », le faire « valider » par l’établissement). Une solution d’appels téléphoniques devrait être fournie (si on appelle depuis son numéro perso, faire un appel masqué).

(* : La FSU est engagée en faveur de l’utilisation des logiciels libres dans les écoles et institutions.)

Troisièmement, la vidéoconférence :

C’est le point sur lequel il y a le plus de débats et d’éventuels dérapages.

D’abord parce qu’il touche à la fois au respect du droit à l’image (la sienne, celle des élèves) et au respect de sa vie privée confinée (intimité de son foyer : habitat et vie familiale).

Ensuite, parce que le direct à distance n’est pas sans risques (perte de connexion, intrus, copie d’écran, etc.).

Encore une fois, c’est l’établissement qui doit contracter un service conforme dont il est responsable, dont il possède les licences, et qu’il fournit à ses enseignant·e·s. En dehors de solutions institutionnelles, les personnels ne devraient pas utiliser d’autres outils, même « gratuits » et « faciles » à mettre en place, même suggérés par leur direction.

L’utilisation de la visioconférence doit rester volontaire (à charge des promotrices·eurs de faciliter, intéresser, montrer l’utilité…). On peut aussi faire des visioconférences sans s’exposer, en n’affichant que les supports du cours, ou faire des conférences audio.

Rappel : L’équipement matériel des enseignants, outre la prise en charge normale de leur outil de travail, faciliterait la mise en place des services et les formations par les établissements.

L’humeur de …

Qui est votre meilleur ami durant ce confinement ?

Votre cher Médor ? votre petit Félix ? votre poisson rouge Bubulle ? Votre voisin de palier ? Le facteur qui sonne toujours deux fois ? et non, c’est le téléphone que vous avez dans la poche !

Qui aurait cru, il y a une trentaine d’années, que notre téléphone deviendrait notre meilleur ami, notre bouée de sauvetage, un objet si précieux qu’à l’idée de le perdre des gouttes de sueur glacée perleraient sur notre front et une panique irraisonnée nous envahirait.

Il était déjà tellement présent ces dernières années et ses fonctions ne cessaient de s’accroître, allant de l’outil de travail indispensable au moyen de se divertir quels que soient ses centres d’intérêt, en passant par l’accès à une encyclopédie tellement vaste que certains y perdent leurs certitudes.

Le confinement a exacerbé toutes ces fonctions. Enfermé.e.s, il devient notre accès vers l’extérieur, notre unique lien social, notre seul outil de travail, le remède contre l’ennui, une fenêtre vers l’évasion et le rêve.

Imaginons un seul instant ce confinement qui dure sans notre précieux allié : plus de relations familiales, aucun accès visuel à nos collègues, aucune source d’information alternative … J’en vois certain.e.s qui n’osent l’envisager et qui auraient d’ores et déjà craqué lors de toutes ces semaines de confinement. Et c’est toujours lui qu’on nous annonce comme le seul outil indispensable de protection sanitaire lors de la sortie de confinement.

Certain.e.s avancent que le coronavirus changera notre approche du monde et que nous nous recentrerons sur l’essentiel : ce téléphone est devenu notre essentiel.  Il nous sauve de la déprime, il soigne nos névroses et nous évitera peut-être l’infection. Quelques circuits électroniques fabriqués et assemblés en Chine au chevet de l’humanité.

Cette dépendance technologique interroge au moment où tout un chacun n’a que le mot virus à la bouche. En attendant, vous lisez cette humeur sur votre téléphone, non ? 

Agenda du secteur Hors de France : 

  • Réunion crise covid-19 AEFE : 8 avril 2020
  • CHSCT “spécial covid-19” AEFE : 21 avril 2020
  • Visioconférence inter-section : 14 avril 2020
  • Réunion de crise AEFE: 15 avril 2020