Réunion Covid-19 AEFE du 4 décembre 2020

Présents pour l’AEFE : M. Brochet, Directeur; M. Négrel, Directeur adjoint, Mme Fayet, secrétaire générale adjointe; M. Valéry, Directeur de la DDAR; M. Pujol, DRH; Mme Driancourt, Directrice de la DEOF. 

Présents pour le SNUipp-FSU HDF : Alessandra Diakhate et Bruno Ribard

En introduction de cette réunion, le directeur remercie encore une fois l’ensemble des agents pour le travail fourni en cette période difficile. Il note que, malgré la situation difficile, l’atmosphère est correcte dans l’ensemble du réseau. Le dialogue, sauf exceptions, est de mise au sein des établissements. Tous les services de l’Agence s’attachent à le maintenir car c’est la clé de la réussite.

Il s’agit de tenir bon jusqu’aux congés de fin d’année qui seront les bienvenus pour tous. 

Comme lors de la première période de la crise, cette réunion a pour objectif de faire un point général et particulier sur le réseau entre deux CHSCT.

Il énonce les perspectives : les campagnes de vaccination vont se développer, le 1er semestre sera encore difficile. Il faudra une concertation avec le MEAE pour la mise en place de ces vaccinations dans le réseau. C’est une question difficile à résoudre. Si par exemple, il y a une obligation de se faire vacciner dans un pays, il sera difficile de s’y soustraire. Si la situation sanitaire locale est particulièrement difficile, on pourra alors avoir recours au médecin de l’ambassade, il faudra trouver des marges de négociation. Ce processus est à l’étude au sein du MEAE. Un questionnaire a été transmis aux postes diplomatiques pour faire un état des lieux pays par pays en fonction des réglementations locales.

On peut dire qu’il y a un reflux assez net de l’épidémie,  mais c’est encore très fragile. La situation reste préoccupante aux États Unis. 

Fonctionnement des établissements

Réseau : Le Directeur de la DDAR précise que  80% des établissements sont en présentiel, mais que localement, ça peut basculer très vite.  Il ne note pas de difficultés majeures,  le fonctionnement est dans l’ensemble, fluide.

La FSU souhaite remercier l’ensemble des services de l’Agence qui, en ces temps difficiles, répond aux sollicitations des organisations syndicales en temps et en heure.

La FSU demande des précisions sur 3 établissements :

Bamako : il y avait une annonce des autorités locales d’une fermeture éventuelle de toutes les écoles, finalement ça n’a pas été le cas. Le Directeur de la DDAR propose de revenir sur cette question avec plus de détails par mail.

Nouakchott : Initialement, il avait été question de passer en hybride, le  primaire en demi-classes par exemple. Le mercredi 2 décembre, les autorités locales ont décidé la fermeture de toutes les écoles jusqu’au 14. Le protocole amendé a été validé par la CHSCT et le CE.

Niamey : Au sujet de la confusion entre la CHSCS et la CHSCT, le Directeur de la DDAR n’a pas d’informations, il prend note de la question et la fera remonter au chef d’établissement.

Communication : Le SNUipp note que l’analyse des questionnaires de la DEOF a mis en évidence qu’un déficit de communication interne existait dans certains établissements. Cela se confirme par les remontées des collègues qui nous interrogent sur les modalités d’attribution des ASA, sur les aménagements de travail des personnes vulnérables, sur les préconisations de l’EAD et sur les dispositifs proposés par l’AEFE pour les congés de fin d’année. Les chefs d’établissement doivent faire passer l’information jusqu’aux personnels qui sont les premiers concernés.

Le DRH répond que ses services appelleront à la vigilance dans leurs différents courriers pour faire descendre les informations vers les collègues. Une note de la DRH est en préparation pour la fin de l’année ce sera l’occasion de faire ce rappel.

Suite au décès d’un élève dans un établissement du réseau, les collègues nous alertent sur l’état de santé psychologique des élèves et des personnels soumis à une grosse pression depuis de longs mois. 

C’est le cas aussi en France où une alerte a été lancée par Santé Publique France sur l’état mental des jeunes. La FSU demande quelles mesures de prévention l’Agence envisage-t-elle de prendre.

En lien avec cette situation, la FSU indique qu’il conviendrait de revoir les autorisations d’absence en cas de décès d’un enfant pour les aligner sur les nouveaux textes en vigueur en France (BO du 9 juin 2020).

Le Directeur confirme l’excellente gestion sur place.  Le DRH précise que 5 psychologues sont sur place, sur des points d’écoute pour les élèves et les adultes, l’information a circulé très clairement. Il est envisagé de dégager un peu de temps d’échange avec les personnels pour  entamer la réflexion sur le repérage et l’accompagnement des élèves en détresse.  

Les  regroupements n’étant pas possibles, il faut trouver des stratégies pour écouter les collègues et les élèves. 

En ce qui concerne l’autorisation d’absence pour le décès d’un enfant, qui actuellement est de 3 jours, le chef d’établissement a accordé une autorisation d’absence de 2 semaines, faisant ainsi preuve d’une grande bienveillance. La DRH et le chef de secteur ont des contacts quasi quotidiens avec l’établissement.

La DRH affirme travailler à la modification des textes en vigueur à l’Agence sur les congés en cas de décès d’un enfant, pour les mettre en conformité avec les textes France et  les présenter au prochain CT de février.

La FSU rappelle qu’en cette période les  élèves aussi sont stressés et isolés, il faut faire preuve de vigilance accrue, surtout en 1ere et terminale. Il faut créer des  cellules d’écoute identifiées et nommer des personnes ressources,  en cas de besoin. 

Le directeur répond que la vie scolaire est très active, ces dispositifs sont peut-être à compléter. Il faudrait  recenser les initiatives dans le réseau en ce domaine.

La DEOF indique qu’il y a des référents de classe ou de niveau. Elle rappelle qu’il faut travailler sur l’appartenance au groupe, à la classe.  Un parcours sur M@gistère sera mis en place à destination des personnels de vie scolaire.

Le directeur demande de réunir les initiatives positives faites dans le réseau et d’en faire la communication aux établissements.

LSU rappelle qu’en cette période, il faut faire particulièrement attention aux élèves, et ceci au-delà du drame qui s’est produit.

La FSU évoque le problème des collègues en recrutement différé et demande un effort de bienveillance eu égard à leur situation difficile : enseignement à distance, billets d’avion annulés, dépenses importantes engagées et période de disponibilité allongée.

Le DRH explique que, dès la rentrée, ces collègues ont été pris en charge par les établissements en CL, même s’ils ne sont pas arrivés dans le pays à la date de la rentrée. Ensuite, il rappelle le Code de l’éducation et le Décret 2002-22 qui prévoit une période de 3 mois dans le pays. Ces 3 mois sont incontournables, il ne peut pas envisager de surseoir à cette période à moins de remettre plus largement en cause les 3 mois de disponibilité. Il précise que 28 personnels sont dans cette situation dans le réseau.

La FSU ne demande pas que cela soit appliqué unilatéralement dans toutes les situations, mais seulement pour ces 28 personnels dans des situations particulièrement difficiles. Elle cite l’exemple de l’Afrique du  Sud où un collègue a un contrat de consultant.

Suite à une question d’une autre organisation syndicale, le DRH rappelle que les établissements ont été informés du retour à la liste du 5 mai 2020 pour les personnes vulnérables.

Il rappelle que l’Agence étudie au cas par cas les demandes de retour en France pour assistance à une personne de la famille,  des ASA (Autorisations Spéciales d’Absence) sont alors délivrées.

Questions pédagogiques

Le SNUipp indique que les projets de vidéo sont toujours d’actualité parmi les personnels du 1er degré. La DEOF ne semble pas prendre en compte ces réticences et leurs conséquences, alors que les résultats des questionnaires font apparaître un taux de satisfaction très élevé des familles. La FSU demande un regard d’expert de la DEOF. Cela éviterait que des réponses différentes soient faites selon que les familles sont plus ou moins revendicatives.

La DEOF répond que la  situation actuelle est différente de celle de l’année dernière. L’EAD est devenu la norme, les élèves vont connaître tous les scénarios d’ici à la fin de l’année. Les équipes doivent pouvoir garantir des résultats et des apprentissages conformes aux attentes. Il s’agit plus de temps réguliers de vidéo ou d’audio, pour ne pas laisser les élèves en trop grande autonomie face à leur travail, surtout que beaucoup de parents ont repris le travail.

Le SNUipp cite l’exemple du Maroc, où les consignes de l’IEN sont très claires et les enseignants s’y adaptent très facilement. Ailleurs, par contre, on semble répondre à des demandes des familles qui sont plus de l’ordre de “l’occupationnel”. Dans ce cas, il s’agit plus de quantité que de qualité.

La DEOF affirme travailler avec les fédérations des parents d’élèves. Elle demande aux OS d’adresser à ses services les dysfonctionnements avérés. 

La FSU intervient pour qu’un temps de concertation soit mis en place, en dehors des instances, lors du passage d’un mode d’enseignement à l’autre afin que les équipes puissent adapter leur enseignement.

La DEOF rappelle qu’il ne s’agit pas de plaquer l’emploi du temps du présentiel. Normalement ce temps de concertation doit pouvoir se dégager dans l’installation dans le nouveau mode d’enseignement.

La FSU insiste en précisant que cette adaptation ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique. En effet, les remontées du terrain sont nombreuses à ce sujet. Si effectivement le travail d’organisation a été fait lors des instances, il reste les questions pratiques à régler. 

Congés de fin d’année

Nous avons remercié à nouveau l’AEFE et le DRH pour le courrier envoyé sur les congés. Répondant à la demande de la FSU, ce courrier a donné des perspectives positives aux personnels. 

Toutefois nous déplorons quelques établissements où la question n’est pas résolue. 

A Montréal (collège Stanislas), la direction n’envisage pas de tenir compte des directives de l’AEFE  facilitant le retour en France de son personnel à l’occasion des congés de fin d’année. La seule possibilité de tolérance envisagée par la direction est une proposition d’étudier certains cas pour « motifs humanitaires » : ainsi, le chef d’établissement envisage d’autoriser certains personnels en cas de « parent mourant ». 

A Lomé au Togo, la direction et le Poste diplomatique ont pris la décision de ne rien changer à la rentrée des vacances de Noël. Outre que ceci a été fait sans aucune concertation, les personnels ne demandaient que 2  jours d’enseignement à distance (EAD), période correspondant à celui du délai d’obtention des résultats du test COVID à la descente de l’avion (délais de 24 à 48h). En répondant négativement à cette demande, l’administration prend le risque de faire du lycée français un cluster. 

Concernant ces deux situations, le secteur géographique est intervenu. 

Au Canada, la direction s’engage à trouver une solution pour les personnels qui souhaitent quitter le territoire pour les fêtes de fin d’année. 

Au Togo, l’EAD sera bien mis en place pour permettre le délai d’attente de résultats des tests Covid19.

Le SNUipp intervient sur la gestion des congés de fin d’année à Malabo, à Brazzaville et à Kuala Lumpur. Des éléments de réponse seront donnés par mail.

Autres questions

Réintégrations : Suite à cette année difficile, beaucoup de collègues nous disent vouloir réintégrer pour la rentrée 2021. La DRH peut-elle nous fournir le nombre de réintégrations demandées pour la rentrée 2021 ? Y a-t-il  eu  des réintégrations au cours du 1er trimestre ?

Le  DRH répond qu’il est difficile de faire le distinguo entre les demandes de réintégration dues au covid et les autres, actuellement il y a 240 demandes de résidents, ce qui est  comparable aux autres années. 26 personnels ont demandé leur réintégration au 1er trimestre.

Il semblerait par contre qu’il y ait une plus forte demande de fin de missions des personnels de direction expatriés (39 cas à ce jour). Le DRH précise que sont concernés tous les personnels de gouvernance, tous degrés confondus.

Le Directeur se demande si cela est lié à la fatigue éprouvée par ces personnels en raison d’un travail particulièrement usant en cette période de crise sanitaire. 

La FSU signale avoir des remontées de collègues séparés de leurs conjoints, et qui souhaitent  réintégrer en raison de l’éloignement prolongé dû à la crise.

Le directeur répond que le célibat géographique est fréquent dans le réseau, comme dans les ambassades et les entreprises. Situation particulièrement difficile à vivre quand la circulation des personnes est limitée.