Présents pour l’AEFE : Olivier Brochet, Directeur de l’AEFE, David Beraha, Secrétaire Général de l’AEFE et Bernard Pujol, DRH de l’AEFE
Il s’agissait d’une réunion de rentrée visant à faire le point sur les questions d’actualité du réseau.
Rentrée 2021
Pour le Directeur, la rentrée s’annonce moins difficile que l’année dernière dans beaucoup de pays. Cependant il reste quelques points chauds :
- l’Amérique Latine avec des établissements encore fermés,
- l’Asie où la situation se dégrade, avec uniquement trois établissements reprenant en présentiel,
- Le Liban où, en raison de la crise économique et politique, la rentrée s’annonce très difficile.
Le réseau a bien résisté et n’a pas connu de fermetures d’établissements ces deux dernières années malgré la pandémie. L’été 2021 s’est déroulé de manière plus calme qu’en 2020.
Il note une hausse des effectifs au Maghreb et en Egypte (entre 4 et 5% en plus), en Afrique (entre 5% et 7%), l’Europe se maintient et l’Amérique semble retrouver ses effectifs d’avant crise(+2 ou 3%), l’Asie semble par contre connaître une nouvelle baisse.
Il annonce ne pas pouvoir encore anticiper la situation au Liban car la rentrée est prévue à la mi-septembre.
Il assure que, grâce au suivi réalisé par la DRH, les arrivées et retours en poste, des expatriés comme des résidents, se déroulent relativement bien. Il note que tous les chefs d’établissements sont en poste, sauf un ou deux.
Il fait ensuite un point sur Haïti en précisant que, pour des raisons de sécurité, la reprise se fait à distance, un accueil sécurisé des personnels à l’aéroport a été organisé par le poste diplomatique.
Il annonce que le proviseur de Valence a demandé sa réintégration le 30 août, l’intérim est assuré par le proviseur adjoint et le directeur adjoint de l’AEFE sera sur place le 1er septembre.
Suite à une demande de précisions de la part du SNUipp, le DRH précise que cet intérim se fait avec l’appui des directeurs du primaire et des deux CPE résidents. Il indique qu’une décision sera prise après le passage du directeur adjoint. Il assure que la rentrée est prête. Les réunions mensuelles, mises en place par l’Agence, avec les enseignants de ces derniers mois devraient assurer un climat plus serein.
Le réseau compte près de 3000 élèves de plus à cette rentrée, avec 5 nouveaux établissements homologués et des extensions d’homologation. Le Directeur confirme le déconventionnement à la rentrée 2022 du lycée français de Zurich et annonce celui du lycée français international d’Anvers. A l’inverse, le lycée français Anatole-France d’Erevan (Arménie) devient conventionné.
Dans son message de rentrée, il rappelle qu’il est attentif à la qualité du dialogue entre parents et enseignants dans le respect de la liberté pédagogique et du travail des instances, ainsi qu’au dialogue avec les comités de gestion.
Il rappelle son attachement aux EGD, têtes de pont de l’enseignement français à l’étranger, et dit qu’il faut les renforcer, notamment en agissant sur la question immobilière.
En ce qui concerne la nouvelle organisation du siège de l’Agence, une évaluation sera menée à laquelle les organisations syndicales seront associées.
Pour la FSU, malgré les obstacles, le bilan du réseau est plutôt positif. Elle rappelle sa vigilance sur les périmètres et les retours, expliquant qu’il ne faut pas s’arrêter à la période COVID et comparer avec la situation antérieure à la crise.
Pour la rentrée, la FSU interroge sur la tolérance de l’Agence en cas de retour difficile des personnels dans le pays d’exercice et sur les calendriers adaptés ou non aux calendriers scolaires locaux.
Le DRH répond que la tolérance en cas de retard est définie par la note de service qui rappelle la règle stipulant que tous les personnels doivent être présents dans le pays d’exercice à la date prévue pour la rentrée. S’il y a un délai dû à une seconde vaccination, l’agent doit le signaler et la DRH fera preuve de bienveillance.
Les problèmes particuliers seront étudiés au cas par cas mais à ce jour, ils semblent peu nombreux.
La FSU rappelle le sujet récurrent des calendriers scolaires imposés dans certains pays par les autorités locales. C’est le cas en particulier à Berlin, où les collègues ont fait plusieurs grèves à ce sujet, et aux Emirats Arabes Unis. Ces calendriers scolaires ne sont pas conformes à la circulaire de l’Agence, ce qui est un comble.
Le DRH répond que l’établissement de Berlin a un statut particulier. Il faudra trouver des solutions en lien avec le poste et le COCAC. C’est une problématique allemande car dans ce pays la rentrée scolaire se fait au début du mois d’août et il y a une volonté d’aligner toutes les écoles sur cette date. Aucune solution n’a été trouvée pour l’instant.
Le Directeur répond que les autorités locales étaient différentes.
Sur cette question des calendriers, en cas de dates de rentrées différentes, le poste avisera avec les autorités locales. La FSU rappelle que les règles de l’Agence en la matière doivent s’appliquer.
La FSU intervient pour signaler le cas des collègues en Chine qui ont vécu deux années très difficiles et invite l’Agence à la plus grande vigilance.
Le Directeur se dit tout à fait d’accord et évoque la situation du Vietnam qui est également très compliquée pour les personnels.
Problèmes liés à la vaccination
En ce qui concerne la vaccination, le Directeur précise qu’une réunion a eu lieu au MEAE la semaine dernière, pour s’assurer de l’intégration des établissements et des équipes de l’AEFE dans le dispositif mis en place par le ministère. Ces réunions hebdomadaires sont suivies par la conseillère à la sécurité de l’Agence. Les questions d’obligation vaccinale pour les personnels et de vaccination des enfants restent des sujets de préoccupation.
La problématique de l’accès au vaccin reste d’actualité notamment pour les pays dans lesquels un envoi a été effectué. Les personnels doivent y avoir accès. Si ce n’est pas le cas, le Directeur demande que les OS lui transmettent les informations.
Concernant l’obligation vaccinale, c’est la réglementation sanitaire locale qui s’impose. Un problème subsiste si le seul vaccin disponible n’est pas homologué. 22 vaccins sont depuis juillet reconnus par l’UE. Cette liste pourrait être élargie aux vaccins reconnus par l’OMS, dont le sinovac et peut-être le spoutnik.
En cas de difficulté, le poste doit trouver une solution avec les autorités locales pour avancer et faire venir des vaccins. A défaut, il faudra proposer une solution hybride pour l’enseignement (les vaccinés en présentiel et les autres en distanciel).
S’il existe une obligation vaccinale pour les enfants, comme au Laos, en Inde et en Indonésie, les établissements doivent appliquer la règle du pays.
La FSU intervient sur ce dernier point estimant que certaines familles risquent de demander un enseignement en distanciel en cas d’obligation vaccinale pour les enfants.
Le directeur demande de faire remonter les situations particulières aux chefs de secteur et aux postes mais rappelle que beaucoup de personnels, y compris ceux exerçant en rythme sud, ont réussi à se faire vacciner durant l’été.
Questions rémunération
Pour la FSU, la question des rémunérations des personnels doit être traitée rapidement par l’Agence. il s’agit de concrétiser les remerciements répétés de l’Agence aux personnels pour leur professionnalisme.
Plusieurs dossiers restent sans réponse :
La réforme des rémunérations (ISVL/AF) aura-t-elle lieu ? Les groupes de travail sur ce sujet vont-ils reprendre ? C’est particulièrement urgent pour l’ISVL qui devient inadaptée à la situation de certains pays (Irlande, Russie, Nigéria, Norvège …).
La prime d’équipement informatique votée en CT de l’AEFE sera-t-elle versée et pérennisée comme en France ?
Les revalorisation prévues suite au Grenelle de l’éducation seront-elles appliquées aux personnels du réseau ?
Les indemnités statutaires (directeurs d’écoles, CPE, PSYen) seront-elles versées à l’AEFE ?
A cela s’ajoutent le non-versement de l’ISAE pendant les congés maladie pour les personnels du 1er degré et le gel des contrats en Centrale.
La FSU ajoute qu’il est indispensable de projeter l’ensemble des mesures à prendre tout en prenant en compte la soutenabilité financière de l’Agence.
Le Directeur explique que ces revendications salariales sont légitimes. Il y est favorable : cela représente une dimension réelle et symbolique. Il souhaite engager les travaux en ce sens. Il insiste sur le caractère indispensable de la prime informatique.
Pour les directeurs d’école, le DRH répond que la question est réglée sur les bonifications indiciaires.
Sur l’ISVL/ AF et les revalorisations, le secrétaire général annonce qu’il faudra reprendre la réflexion là où elle s’est arrêtée tout en dialoguant avec les services financiers de l’Etat pour évaluer le montant de ces modifications.
Le DRH ajoute qu’un travail est en cours sur la partie transports de l’ISVL avec la DAF pour prendre en compte les billets d’avion à deux moments de l’année (décembre et été).
Concernant l’ISAE, il reconnaît qu’un abattement est mis en œuvre dès le premier jour en cas d’arrêt maladie et estime qu’un travail est à mener pour modifier cela.
Dérives autoritaires dans certains établissements
La FSU a souhaité aborder la question des accès d’autoritarisme dont font preuve certains chefs d’établissement. Elle précise qu’à chaque fois qu’elle a eu connaissance de dérives, elle a alerté l’Agence, mais que celle-ci ne semble pas prendre le problème à bras le corps. Elle estime que c’est son rôle de lanceur d’alerte dans ce domaine.
Elle rappelle qu’il est indispensable d’appliquer et respecter les textes de l’Agence et les attributions des CCPL. Elle fait état d’un cas qui s’apparente à du harcèlement et qui n’a pas été réglé par le changement du chef d’établissement.
Le directeur répond qu’en ce qui concerne les questions de harcèlement, une cellule d’alerte sera mise en place pour les personnels du réseau et qu’un appel d’offre a été lancé en ce sens. Pour l’instant, les personnels du siège peuvent avoir recours à la cellule d’écoute du MEAE.
Le DRH se dit preneur d’informations car il est possible que certaines de ces dérives ne lui remontent pas. Il rappelle, cependant, que la DRH a besoin de temps pour traiter ces informations.
Le Directeur affirme ne pas vouloir décrédibiliser les chefs d’établissement, qui ne doivent pas être dessaisis de leurs prérogatives, la gestion des conflits doit rester locale autant que possible. Afin qu’une solution soit trouvée rapidement, le diagnostic doit être partagé localement.
La FSU rappelle qu’il suffit souvent de respecter les textes pour éviter des situations de blocage et attend la concrétisation du travail réalisé engagé sur la gestion de conflits.
Le Directeur répond qu’en général l’Agence fait respecter les textes qu’elle signe.
Question fiscale
La FSU revient sur la question fiscale d’Athènes qui semble bloquée et qui pourrait se poser dans d’autres pays.
Le directeur rappelle ses efforts pour régler cette situation et explique que tous ses interlocuteurs sont convaincus qu’il faut régler ce contentieux. La solution ne peut être que politique.
Point sur le Liban
La FSU interroge le Directeur sur la situation au Liban et s’inquiète de l’absence d’informations concernant la rentrée destinées aux personnels. Elle rappelle aussi les difficultés des personnels de droit local ainsi que celles que pourraient rencontrer les nouveaux résidents arrivant dans le pays.
Le Directeur répond que la rentrée est encore loin et la situation très évolutive. La rentrée (même en distanciel) sera compliquée en raison des coupures d’électricité. Il rappelle l’aide fournie aux familles libanaises et celle accordée aux établissements conventionnés et annonce que ces aides pourraient se poursuivre.