CCP de la MLF du 1er octobre 2020

Présents pour la FSU : 4 personnes (2 SNES, 2 SNUipp)

Présents pour la Mlf : M. Deberre, Directeur Général, M. Bur, Adjoint du Directeur Chef du service de la Pédagogie, M. Mohamed Hamdoun, Adjoint du Directeur et Chef du service Administratif, financier et juridique, Mme Collado, Chargée de Mission 1er degré, Mme Regnard, Chargée de Mission 2nd degré, M. Esnault, Chargée de Mission des écoles d’Entreprises et Mme Julie Itchah, responsable des ressources humaines.

Le nouveau Directeur Général de la MLF, M. Jean-Paul Rebaud est présent.

Dans l’ordre du jour de cette CCP, de nouvelles modalités de recrutement sont mentionnées. La FSU aurait souhaité qu’un document préparatoire nous soit communiqué pour être discuté lors de cette CCP.

Approbation du procès-verbal de la réunion de la CCP du 25 juin 2020

Le SNUipp fait quelques remarques de modifications, principalement sur la forme, et demande quelques compléments d’information. Ces compléments d’information manquant dans le CR sont également demandé par le SNES. Remarques acceptées par le Directeur général.

Vote : approuvé à l’unanimité

Point de situation rentrée 2020

La FSU souhaite qu’un bilan de la rentrée dans les établissements de la Mlf soit présenté : reprise en présentiel/hybride/distanciel, effectifs, état financier des établissements, protocole sanitaire mis en place.

Le SNUipp remercie la Mlf pour la modification de date de cette CCP suite au mouvement de grève du 17 septembre dernier.

Le Directeur général présente son successeur, officiellement en poste le 1er novembre prochain. Il a occupé des postes de COCAC dans des pays hispanophones notamment. Jean-Paul Rebaud se présente et déclare souhaiter maintenir le dialogue instauré avec les OS.

Le Directeur général demande à être enregistré pour publication afin que ses propos ne soient pas déformés.

L’été a été marqué par la préparation de la rentrée. Les effectifs ne sont toujours pas fixés. A ce jour, ceux-ci ne sont pas catastrophiques (Entre 5 et 10% de moins par rapport aux prévisions de juin suivant les zones) mais masque des réalités variées. Il existe une grande fluctuation liée souvent aux décisions des états plus ou moins dures face à la crise sanitaire. Enseignement à distance, rarement en présence, le plus souvent en hybride. Le taux de satisfaction de l’adaptation de l’enseignement à distance pendant le confinement  est élevé. Cela dit, l’érosion en maternelle est manifeste pour des raisons évidentes. Il faut des parents avertis et disponibles qui puissent alimenter le “dialogue à 3”: enseignant, enfant, parent.

Deuxième constat : L’impact de la pandémie sur l’emploi et les ressources familiales est important. Toutes les professions sont touchées. Nous allons donc observer des difficultés de la part des familles à honorer les frais d’écolage. Que faire face à des défauts de paiements en nombre ? Les réserves s’épuisent vite et par conséquent cette année sera déterminante. Si la situation s’apaise, l’Etat devra nous dire comment il compte aider ce réseau. Sinon, c’est la grande interrogation.

Troisième constat : Il existe une problématique d’organisation avec un état de fatigue avancé des équipes enseignantes. L’été a offert peu de temps de répit et la rentrée n’est pas normalisée. Les collègues affrontent donc des situations d’enseignement inédites et plus incertaines encore : les états sont moins durement prescriptifs sur le plan sanitaire mais il existe beaucoup de variance (réouverture, fermeture, quatorzaine…). Nous y sommes attentifs mais sans solutions miracles: la charge de travail augmente. Nous devons compter sur les enseignants et nous les remercions de cet investissement. Malgré cet état des lieux, nous n’observons pas de remontées particulières si ce n’est cet état général.

Quatrième constat : Le gouvernement a mis en place un plan d’aide d’urgence. La MLF n’a pas souscrit aux aides pour les établissements car le remboursement doit se faire sous 12 mois. De plus, cette aide concerne principalement les écoles sans trésorerie. Les aides allouées aux familles françaises ont posé un problème car les familles possédant un patrimoine ont été écartées. Or, ce critère est complexe car posséder un patrimoine n’est pas synonyme de ressources importantes.

Les aides aux familles nationales ont été anticipées par la Mlf avec des bourses de solidarité internes notamment dans les villes très touchées par les baisses de ressources touristiques (Alicante, Palma de Majorque …). Ces difficultés vont être couvertes par l’aide d’urgence mais c’est insuffisant, nous ne sommes pas tirés d’affaire. La MLF a toujours dit que le problème aurait lieu après le confinement. La Mlf aurait souhaité que le plan d’aide se mette en place à la rentrée. Les parents commencent à dire que l’enseignement à distance ne vaut pas le prix demandé.

Les collègues du 1er degré de l’école Malraux de Rabat se plaignent de leurs conditions de travail et du manque d’écoute de la part de la direction de l’établissement. Que compte mettre en place la Mlf pour améliorer cette situation ?

Le Directeur Général précise que la multiplication des établissements homologués tend les relations des établissements français entre eux. C’est le cas à Rabat. Ce qui explique la plus grande fatigue des équipes là-bas car les établissements doivent se “disputer” le public. L’environnement est plus compliqué qu’avant. Ce lycée reste ouvert alors que d’autres sont fermés. L’organisation sanitaire a été de haute vigilance. Ce sont des nouveaux locaux de grande qualité. Nous ferons en sorte que les tensions s’assouplissent.

Point de situation sur le Liban : C’est l’urgence dans l’urgence. Les événements du 04 août a eu un effet aggravant. Il y a une perte de confiance et de repères vis à vis des institutions. Cela a accentué le risque sanitaire car la capacité d’accueil des malades a diminué de part les hôpitaux détruits. Les contaminations augmentent. La crise monétaire était latente, le clash est survenu. Le Liban est un pays considérablement affaibli. La crise scolaire est donc double : les écoles publiques sont détruites (un appel aux dons a été lancé) et nos établissements sont très dégradés. Cela dit, les réinscriptions se font et les effectifs paraissent plutôt encourageants. Plusieurs raisons à cela : Les familles sont attachées aux établissements et les contentieux se sont apaisés. Aujourd’hui, il faut être nuancé. Tous ceux qui peuvent quitter le Liban le feront. Il y avait 3500 élèves au grand lycée de Beyrouth, il comptera cette année 3000 élèves. Le lycée Verdun n’aura que 1100 élèves cette année contre 2000 auparavant. Ces effectifs ont une conséquence: L’espoir  que nous avions de réembaucher les 100 PDL licenciés avant le 5 juillet s’effondre. Certains seront réembauchés à la marge. Les dépenses des établissements n’incluent pas la non-augmentation des frais de scolarité appliqué cette année. Le gouvernement diffère la rentrée scolaire en présentiel. Elle est fixée maintenant au 12 octobre 2020. Cela crée beaucoup de stress et d’incertitude et le budget prévisionnel de la Mlf n’a pas pu être présenté au CA de la Mlf du 24 septembre 2020. Il faudra le faire au mois de décembre. Il ne faut pas se faire d’illusions, le Liban ne se redressera pas pendant des années. La dévaluation de la livre libanaise ne permettra pas de payer les détachés en équivalent-euros. L’annulation de la PRR (Aide d’urgence de l’Etat français) compensera pour l’instant mais cela vaut uniquement jusqu’au 31 décembre 2020. Au Liban, plus encore qu’ailleurs, ce qu’il y a à craindre est le défaut de paiement des parents qui payent en livres libanaises. Pourront-ils payer ? Que fera-t-on si les paiements peinent à suivre ? Et si la justice libanaise nous oblige à scolariser les enfants libanais ?

Des difficultés existent aussi à Addis-Abeba en Ethiopie avec une inflation et un décrochage monétaire.

A propos de la pédagogie : Nos équipes font un très travail remarquable pour accompagner les personnels, pour développer les compétences de l’enseignement à distance, faire place à l’école maternelle dans cette enseignement à distance. Les collègues participent à ce mouvement d’apprentissage et nous les remercions.

Déperdition de personnels peu importante. Le Directeur note un mal croissant à recruter et à créer des viviers pertinents surtout dans certaines zones.

  • Le SNUipp partage le diagnostic du Directeur sur la maternelle. Il rappelle son intervention auprès de l’AEFE sur ce sujet. Cette crise a montré que les enseignants ont fait preuve d’ingéniosité pour faire fonctionner cet enseignement à distance. Nous avons plaidé pour une mutualisation des pratiques.
  • La FSU dénonce depuis très longtemps cette multiplication des établissements partenaires, et vous nous rejoignez sur ce point.
  • Le SNUipp rejoint également les propos du Directeur sur le stress et l’incertitude des collègues. Il n’y a rien qu’ils ne puissent mettre en place à long terme.

Le Directeur général précise que la résolution prise par la MLF est d’être beaucoup plus sélective et exigeante dans ses partenariats. Nous tenons beaucoup au critère de but non lucratif, assorti de principes moraux essentiels. L’école ne doit pas devenir un objet marchand, ils seront très vigilants sur ce point.

Le Directeur adjoint conclue avec quelques chiffres.

  • 529 personnels détachés dans le réseau, 67 en école d’entreprise, 140 pour les EPR MLF, 200 à l’OSUI, 84 dans les partenaires.
  • 236 personnels pour le 1er degré, 37 personnels de direction, 256 personnels du second degré.
  • Tous les postes ont été pourvus lors de la campagne 2020. Cet été, une suppression de recrutement a eu lieu à Alger (école d’entreprise) pour un couple de titulaires, ils ont obtenu un arrêté modificatif et sont à Port Gentil au Gabon.
  • 67 postes de détachés à pourvoir au début de la campagne.
  • 5 refus d détachement maintenus dans le 1er degré, ces personnels se sont mis en disponibilité  sur contrat local (OSUI).
  • 3 enseignants ont annulé leur détachement et 9 suppressions de postes de détachés ont eu lieu suite à la baisse des effectifs.
  • 1143 élèves perdus dans les EPR MLF au total.

La FSU demande si tous les personnels nouvellement nommés ont pu rejoindre leur pays d’exercice et combien de postes sont non pourvus au final.

Pas de retour de la part des établissements. Tous les personnels sont en poste tel que le précise chaque situation selon les instructions locales données.

Écoles d’entreprise: Tous les collègues ont regagné leur poste sauf en Inde (école de Chennaï) car le groupe Renault n’autorise pas les retours, ils sont en enseignement à distance. Ni les élèves ni les collègues ne sont dans le pays.

Nouvelles modalités pour la campagne de recrutement 2021/2022

Ces nouvelles modalités n’affectent pas les règles. Ce qui change: cette année la plateforme s’ouvre à tous les profils de candidature : premier degré, second degré, titulaire ou non titulaire, titulaires d’autres ministères y compris les emplois pour les non-enseignants… La MLF n’exclue plus, dans les zones difficiles ou les recrutements RH difficiles, les candidatures de non titulaires. Il s’agit de quelques offres avec un statut particulier. Il y a bien 2 entrées distinctes entre les titulaires et les non titulaires.

La FSU s’interroge sur l’ouverture de la plateforme aux non titulaires : quelle priorité pour les titulaires?

Il s’agit d’une facilitation technique de regrouper sur un même espace toutes les candidatures qui d’ailleurs existaient déjà.

SNUipp : L’intervention des chefs d’établissements amène une sélection avec de nombreux critères. Seront-ils revus à la baisse pour augmenter le nombre de candidats ?

Il est vrai que parfois, être trop exigeant pouvait les priver de nombreux candidats, ils ont revus leurs critères à la baisse mais pas partout. La MLF les engage à être plus réalistes sur le vivier disponible. Cette nouvelle plateforme contribuera à aller dans ce sens car les chefs d’établissement, associés à la sélection, verront toutes les candidatures déposées.

Les OS pourront, en CCP, rattraper des candidats qui n’auront pas été sélectionnés.

Facebook live du 30 septembre : le SNUipp s’étonne que le rôle de la CCP ne soit pas mis en avant davantage (cité une seule fois et sans spécifier son rôle). Concernant les salaires, aucun détail n’a été donné sur les revenus alors que cette question a été posée.

Pas de fiche financière lors des candidatures. La fiche financière n’est détaillée pour le candidat en question que lorsque le poste est proposé (prise en compte de l’échelon, …) Au sujet de la CCP, tous les éléments sont sur le site.

Le Directeur rappelle la nécessaire évolution de l’EFE : les OS devraient être plus présentes dans ce dialogue.

La FSU se demande, pratiquement, si un candidat non titulaire peut postuler sur un poste fléché “détachement” ? Si oui, la priorité sera-t-elle donnée aux titulaires ?

Les offres d’emploi seront fléchées titulaires ou non. Un non titulaire ne pourra pas postuler sur ce type de postes. Inversement, les collègues titulaires qui partiront en position de disponibilité resteront en disponibilité.

Problème des dates (recrutement MLF avancé au 4 février 2021)

On considère qu’il est préférable d’afficher tous les postes susceptibles d’être vacants. C’est au candidat de faire son choix, cela appartient aux candidats, s’il est recruté, de choisir ou non ce poste.

Les collègues qui annoncent leur poste susceptible d’être vacant ( pour postuler ailleurs) pourront au cas par cas garder le bénéfice de leur poste s’ils ne sont pas recrutés : c’est un accord qui doit se faire localement entre le chef d’établissement et le collègue dans cette situation.

La FSU souhaite des précisions sur le processus de recrutement: les chefs d’établissement vont avoir la possibilité d’intervenir. Ils devraient consulter leurs équipes sur les candidatures en créant des cellules de recrutement. Partager la responsabilité du choix des candidatures nous semble important.

Il y a un intérêt majeur d’une approche collégiale sur le recrutement. Cela fera partie du message qui sera passé en décembre lors des conférences avec les chefs d’établissements.

Agenda : CCP 2021-2022

Un calendrier des CCP est communiqué aux organisations syndicales.

Questions diverses

Ecole Malraux, Rabat : Les collègues du 1er degré de l’école Malraux de Rabat se plaignent de leurs conditions de travail et du manque d’écoute de la part de la direction de l’établissement. Que compte mettre en place la Mlf pour améliorer cette situation ?

Le SNUipp rappelle la chronologie des réunions de la direction avec les personnels. Il rappelle que dans le contexte, il convient de répondre avec bienveillance aux inquiétudes et aux difficultés des personnels.

Le Directeur adjoint rappelle le contexte concurrentiel très vif à Rabat. Il rappelle que le distanciel rend le dialogue moins fluide.

Des difficultés matérielles sont inévitables puisque l’établissement est neuf.

Sur les disparités d’effectifs en maternelle, le directeur adjoint les justifie par la classe double avec des TPS.

(Voir plus haut, commentaire du directeur général)

Personnes fragiles : Quelles mesures la Mlf met-elle en place concernant les personnels considérés comme fragiles face à l’épidémie de Covid ? Le siège a-t-il donné des consignes particulières sur les pathologies prises en compte ?

C’est le local qui prime, les situations sont ensuite étudiées au cas par cas. On fait confiance aux personnels eux-mêmes et aux chefs d’établissement. Il y a des dispositifs d’enseignement à distance mis en place quand la situation le nécessite.

Couple d’enseignants : Quel dispositif la MLF met-elle en place pour la garde des enfants des couples d’enseignants dans le cas d’enseignement hybride ou distanciel ?

C’est l’établissement qui gère, il existe des structures de garde ou mises en place pour le COVID.  “Bienvenue dans la vraie vie”.

Quels dispositifs de vigilance la Mlf met-elle en place pour prévenir d’éventuelles difficultés des personnels ? Une convention existe-elle avec la MGEN ou avec IMA pour apporter un soutien psychologique en cas d’événement dramatique touchant un établissement ?

Toutes les situations de personnels fragiles sont gérées au cas par cas par les équipes de direction. Il n’y a pas de situation alarmante remontée à ce jour. Protocole sanitaire en vigueur partout.

MGEN: échange direct avec le directeur de la MGEN, mais pas de situations qui appellent à activer ce dispositif pour l’instant.

Retour congés : Quel processus la MLF compte-t-elle mettre en place pour les congés à venir (congés d’automne, de fin d’année) en cas de demande de sortie de territoire des personnels ? Des consignes particulières seront-elles données ?

Aucune visibilité. On se garde bien aujourd’hui d’avancer sur les consignes compte tenue de l’évolution de la situation sanitaire.