Entretien du SNUipp-FSU HDF avec la Direction de l’AEFE

Rencontre avec Olivier Brochet, directeur de l’AEFE, Jean-Paul Négrel, Directeur Adjoint de l’AEFE, Laurent Signoles, secrétaire Général de l’AEFE, Bernard Pujol (en visio), DRH

SNUipp-FSU HDF : Clémence Chaudin, Catherine Desliens

13 septembre 2019

Le SNUipp-FSU remercie M. Brochet pour son invitation à cette rencontre de rentrée. Ce dernier explique qu’il recevra toutes les organisations syndicales représentées au CT. Il tient en préambule à préciser le caractère franc et direct de cette rencontre informelle basée sur le dialogue social.

Il rappelle que M. Le Drian s’est exprimé avant la rentrée à la conférence des Ambassadeurs, réaffirmant clairement l’avenir de l’AEFE en tant que responsable du pilotage de la mise en oeuvre du plan de développement prévu pour le réseau. Le cadre politique de ce plan doit encore être précisé dans une conférence de presse conjointe de Messieurs Le Drian et Blanquer, prévue autour du 3 octobre prochain.

Annonces de M. Le Drian à la conférence des ambassadeurs et discours de rentrée de M. Brochet

  • 25 millions pour l’AEFE, quelles seront vos priorités au vu de l’augmentation du budget de l’agence ?

“Ils vont nous permettre d’investir davantage dans les établissements existants pour accroître leur qualité et leur compétitivité. Ils vont aussi nous permettre d’accompagner les établissements qui rejoignent le réseau pour bien les intégrer. Je pense en particulier à l’effort supplémentaire que nous allons engager dans la formation des personnels et notamment celle des enseignants recrutés localement.”

  • L’accent mis sur la formation sous-entend que de plus en plus de professeurs non-formés vont être recrutés. Quel sera le rôle de l’AEFE et des établissements AEFE ?

A cet égard, le SNUipp rappelle que les titulaires sont indispensables pour un enseignement français à l’étranger et que la formation continue est la base sur laquelle repose l’excellence des établissements du réseau. La pratique des “résidents accompagnateurs” est alors pointée du doigt : cette mission doit être reconnue, rémunérée et définie dans la lettre de mission. “Un travail à faire cette année”, répond M. Brochet.

Une partie des fonds sera utilisée pour réouvrir quelques postes d’EMFE dans les zones en besoin. 

Le Directeur rappelle également sa volonté de renforcer l’attractivité du réseau en travaillant  notamment sur la maternelle, pilier de la pyramide du réseau. La mise en place de groupes de travail en présence des organisations syndicales est prévue sur ce thème au cours de l’année.

  • 1000 détachements supplémentaires, des postes seront-ils créés dans les EGD et les conventionnés ?

A cette question le directeur de l’AEFE annonce clairement que le schéma d’emploi à l’Agence n’est pas prévu à la hausse (sauf imprévu budgétaire) et restera stable. En dehors de quelques créations de postes d’EMFE, c’est surtout un rééquilibrage des postes de détachés entre les différentes zones du réseau qui va s’opérer dans les prochaines années.

Autrement dit, ces 1000 détachements supplémentaires seront des détachements directs, réservés aux établissements partenaires.

  • Homologations

Inquiétudes quant aux  homologations des nouveaux établissements et du suivi de ces homologations :

  • quels  moyens (et dépenses) de l’AEFE ?
  • quelles garanties d’exigences (et qualité) puisque la priorité annoncée reste l’annonce du doublement des élèves (objectif quantitatif fondé sur aucune étude)
  • quel minima de titulaires détachés dans ces établissements ?

Le Directeur de l’AEFE déclare : “pas de changement des critères d’homologation”, le fond de l’homologation sera inchangé. Seul un assouplissement administratif doit être opéré. Le but est d’alléger la complexité bureaucratique du dossier d’homologation (en éliminant les questions dont les réponses ne sont pas vérifiables par exemple).

L’important est que les investisseurs candidats à une homologation comprennent ce qui leur est demandé : l’AEFE interviendra pour ce travail pédagogique d’accompagnement. C’est pourquoi un service, le SADR (service de l’appui et du développement du réseau) , a été créé à l’Agence : ce service agit à la demande des Ambassades.

Comment ça marche ? L’Ambassade concernée établit un plan école du pays, étudie les projets par une analyse stratégique de l’offre éducative internationale et du positionnement des établissements français à l’intérieur de ce réseau. Si l’Ambassade considère que le projet se positionne de manière satisfaisante, le SADR prend alors contact avec les initiateurs du projet. Ce service de l’Agence est payant, il apporte les conseils utiles sur les attentes pédagogiques et immobilières que demande une homologation. L’Agence s’engage à soutenir exclusivement les projets qui paraissent “sains”. 

Les investisseurs ne sont pas obligés de passer par ce service de l’AEFE, ils peuvent aller “seuls” présenter leur dossier de demande d’homologation.

Dans les critères d’homologation, pas de minima d’enseignants titulaires, et M. Brochet rappelle que cela a toujours été le cas.

  • Renouvellements de détachement et nouveaux détachements

Engagement oral de la B2-1 lors du GT mobilité du 4 juillet dernier sur la non consultation des Dasen pour les renouvellements : comment l’AEFE compte gérer les renouvellements puis les nouveaux détachements cette année ?

L’Agence fait tout son possible pour que le MENJ puisse tenir ses engagements.

M. Pujol et les services de la DRH de l’AEFE se sont mis en relation avec le service de la DGRH du MENJ encore plus tôt que les années précédentes (durant l’été) pour travailler conjointement sur l’organisation des demandes de renouvellements de détachement et élaborer un dispositif les facilitant. Depuis le départ du DGRH du MENJ (M. Geffray, nommé DGESCO fin juillet), M. Brochet a échangé avec la Secrétaire Générale au sujet de cette organisation. Une rencontre avec le nouveau DGRH est prévue quand il sera nommé. Le cabinet de Monsieur Blanquer est au courant de ce processus.

Pratiquement ? Un tableau exhaustif de tous les PE susceptibles d’être en renouvellement cette année (environ 1500), avec leurs départements de rattachement respectifs, a été construit par la DRH de l’AEFE et transmis au MENJ. Les DASEN auront ainsi une visibilité très tôt dans l’année sur le nombre de collègues en renouvellement de détachement dans leur département. L’objectif est que ces demandes soient prises en compte avant celles des détachements directs, qui arrivent habituellement les premières dans le calendrier, le rendant ainsi plus favorable à l’AEFE.

Le SNUipp rappelle l’angoisse liée aux renouvellements de détachement qui règne dans le premier degré au sein du réseau, dégradant sérieusement les conditions de travail et combien il est important d’y remédier. Il salue donc cette initiative qui fera jurisprudence pour les années futures.

  • Application du décret sur la disponibilité : AEFE en échange avec le MENJ pour les modalités pratiques ? une info va partir dans le réseau ?

L’Agence est en attente de la parution des textes avant de faire de ce décret une priorité.

Le SNUipp rappelle l’attente des collègues TNR vis à vis de cette possibilité d’avancement en position de disponibilité ainsi que leur demande récurrente au sujet des modalités pratiques de sa mise en oeuvre.

A la demande du SNUipp, M. Pujol s’engage à porter ce sujet rapidement au MENJ dès qu’une note de service sera parue au BO.

  • Déconventionnement à Hong-Kong

Nous avons abordé la situation des résidents qui souhaitent rester dans l’établissement à la rentrée 2020 : ils devront basculer sur un contrat local avec un détachement direct. Nous avons à nouveau pointé le fait que ces personnels, qui ne sont pour rien dans le déconventionnement, ne doivent pas subir une double peine et doivent pouvoir être considérés comme étant en renouvellement de détachement s’ils font le choix de rester sur place, c’est à dire ne pas se voir infliger la nouvelle règle de la borne des 6 ans (note de service détachement du MEN). En clair, nous demandons à ce que les collègues qui choisiraient de rester puissent le faire comme s’ils étaient restés au Lycée aujourd’hui comme résidents, c’est à dire sans limite dans le temps de leur détachement.

M. Pujol nous confirme que la DGRH du MENJ reste sur sa position et que ces collègues signant un nouveau contrat sur un nouveau détachement, seront recrutés dans la cadre de la note de 2019 limitant les détachements à 6 ans. Au vu du nombre restreint de collègues concernés (tous les détachés AEFE actuels ne souhaitent pas forcément rester à Hong Kong) le SNUipp  demande qu’un accord sur leur détachement puisse être trouvé entre le MENJ et l’AEFE.. L’Agence va étudier le cas de ces collègues qui souhaitent rester en contrat local dans le même établissement, les comptabiliser, et revenir vers le MENJ.

M. Brochet nous indique qu’il se rendra à Hong Kong mi-octobre.